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Il est urgent de se positionner sur la place du travail en France et sur le modèle de société que nous souhaitons redessiner pour nos enfants

Ni économiste, ni politique, mais acteur économique avisé, Samuel Tual s’est accordé une prise de parole très libre avec « Le Travail pour tous », un ouvrage de 190 pages riche de réflexions et de propositions pour réformer, de façon humaniste, tout un système français arrivé à bout de souffle.

Avec 57% de taux de prélèvement obligatoire et une redistribution de l’état qui n’est plus aussi juste, avec un taux d’activité de moins de 50% (moins d’un français sur deux travaille !), avec un chômage structurel à hauteur de 9% qui ne changera pas même si la croissance reprend, il faut agir vite et s’engager, à tous niveaux de la société, dans un projet global de changement pour inverser la tendance et construire un autre avenir durable par respect pour nos enfants.

L’entrepreneur mayennais, homme de terrain à la tête d’un groupe d’agences d’emplois (Groupe Actual), président du MEDEF Mayenne, s’exprime avec force et conviction, sur la responsabilité partagée de l’état actuel de notre économie et de notre société et sur son besoin d’être un contributeur actif au « changement profond de logiciel ». Ses idées et ses solutions positives sur le travail, partagées par bon nombre d’entrepreneurs, constituent une source d’inspiration et d’actions pour faire avancer le débat relatif au devenir de notre société et pour redonner de l’oxygène à un système étouffé par les contraintes.

A l’aube des présidentielles de 2017, Samuel Tual aspire à un autre regard de tous sur l’avenir, avec des candidats et des programmes qui aillent bien au-delà de « mesurettes pour séduire des électeurs en mal de projet ». Il prône le retour d’un débat constructif pour l’ensemble des français abordant les questions de fond sur la place du travail dans notre société.

Partant d’un rappel historique du travail – « l’essence même de l’Homme-, Samuel Tual analyse une situation française devenue insupportable, où « la première souffrance aujourd’hui est d’être privé d’emploi » et s’interroge sur le modèle de société que nous souhaitons transmettre à nos enfants. Le Bonheur ne se construit pas en dehors du travail !

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(*) « Le Travail pour tous », par Samuel Tual
Le Duc.s Editions, collection Alisio
Sortie en librairie le 20 mars 2015 – 5 500 exemplaires.

Quelques idées forces issues du livre « Le Travail pour tous » pour la réconciliation de la Valeur Travail et de la société française

Développer des organisations bienveillantes pour créer les conditions d’un mieux-être au sein de l’entreprise.
L’intensification des rythmes de production et le traumatisme du chômage ont fait voler en éclats les rapports entre le travail et l’humain. Il faut redonner du sens à l’effort commun par l’échange, la confrontation de points de vue, la restructuration de l’esprit d’équipe pour faire en sorte que les entreprises soient des plateformes collaboratives qui développe l’intelligence collective et donne plus d’autonomie à chacun.

Familiariser les jeunes très tôt au monde du travail et favoriser l’apprentissage.
Dès 14 ans, les jeunes pourraient être systématiquement accueillis dans les entreprises pour des petites missions visant à les familiariser avec l’univers du travail, ceci contre une rémunération. Cette mesure passe aussi par un plus grand rapprochement entre le monde de l’entreprise et le monde de l’éducation.

Les jeunes qui choisissent la voie de l’apprentissage connaissent deux fois moins le chômage. De nombreuses entreprises sont en demande d’apprentis pour pouvoir créer un emploi ensuite, avec un jeune qui sera déjà aguerri à la culture de l’entreprise et à ses savoir-faire. De nouvelles mesures pourraient permettre de simplifier l’embauche d’apprentis, de revaloriser les filières courtes, d’appliquer, comme en Europe du Nord, un plus grand partage entre études et initiation au travail pour favoriser l’insertion professionnelle et pour lutter contre le décrochage scolaire. Cela redonne du sens au travail.

Le contrat d’apprenti pourrait aussi être étendu à tous les scolaires et étudiants, dans une logique d’accès progressif à l’emploi. Cela suppose une plus grande décentralisation encore des décisions prises au niveau de l’apprentissage, piloté par l’Etat et un peu par les régions.

D’autres mesures pour réconcilier les jeunes et le travail

  • Promouvoir l’égalité des chances associée au talent et au mérite personnels et remotiver la jeunesse : leur montrer que le travail n’a rien d’avilissant et que l’on peut s’épanouir avec de nouvelles formes d’emploi : faire disparaître cette notion de plan de carrière au profit de l’évolution au sein de son propre travail.
  • Mieux former : constituer un socle qui permette la polyvalence et développe une spécialité de départ, puis se former tout au long de son existence.
  • Développer l’initiative sociale chez les jeunes pour développer la maturité, l’envie d’entreprendre et faciliter l’entrée sur le marché du travail : réinventer des métiers simples et créateurs d’emplois : les « intrapreneurs sociaux »

Restaurer les emplois de service qui représentent un vivier important de création d’emplois.
Les besoins sont grandissants (à domicile, en maison de retraite,). Il est nécessaire d’abaisser la fiscalité de ceux qui pourraient générer de l’emploi dans ces secteurs en favorisant le personnel d’accompagnement. C’est aussi une manière positive de réapprendre à vivre ensemble, une façon plus harmonieuse et plus humaine.

En parallèle, la création d’un statut d’accompagnant(e) avec un revenu d’activité pourrait permettre aux personnes obligées de veiller sur une personne de sa famille (enfants, parents, handicapés… ) d’être rémunérées.

Déconnecter le travail de la financiarisation de l’économie.
Le capitalisme a donné naissance au marché du travail, la financiarisation s’est imposée comme une véritable idéologie qui inverse le sens donné à l’activité et se concentre vers les grandes structures d’entreprises, favorisant le phénomène de concentration. La financiarisation de l’économie a conduit à la déshumanisation du système. Il faut rétablir la confiance des salariés avec des chefs d’entreprise humanistes, qui visent la pérennité et non le rendement court terme de leurs entreprises.

Il faut ainsi changer le mode d’intervention des banques et inventer d’autres formes de financement.

Dans cette logique, il faut abaisser la fiscalité trop élevée sur les transmissions d’entreprises, notamment celles à capitaux familiaux, qui s’inscrivent dans le long terme.

Créer une économie solidaire et fraternelle.
Le vivre ensemble est menacé par l’éclatement des conditions de bien-être au travail et la rupture de l’égalité des chances. Il nous faut réinventer des pistes qui pourraient conduire à une vie sociale en adéquation avec le nouvel individualisme et s’appuyer sur une promesse faite à chacun de pouvoir atteindre la vie qu’il juge bonne pour lui.

Quelques leviers pour produire de la solidarité :

  • Promotion de l’égalité des chances ;
  • Garantie d’une non-discrimination ;
  • Refondation des institutions centrées autour de l’individu ;
  • Des politiques publiques ciblées et évaluées ;
  • Multiplication des lieux de débats démocratiques.

Arrêter de penser que l’objectif de partager le travail va résoudre le chômage.
Les 35 Heures ont engendré un seuil psychologique négatif envers la valeur Travail, en rentrant dans une logique très comptable des heures travaillées. La diminution du temps de travail cumulé au phénomène de la financiarisation a contraint les salariés à négliger la dimension sociale de l’entreprise et la contribution à un objectif partagé commun, à cause de la fatigue et du stress générés. Il est plus que nécessaire que l’entreprise redevienne une société humaine conviviale basée sur des objectifs communs et un enthousiasme à concourir à son développement.

Inventer un statut de « tuteur » pour les séniors.
En entreprise, pour des séniors, former les nouveaux arrivants est une tâche gratifiante. La transmission est une valeur fondamentale, source d’enrichissement réciproque. Or, aujourd’hui, les contraintes mises sur le travail vont à l’encontre de l’idée qu’un sénior peut être un atout pour l’entreprise. Cela a donné lieu à la loi sur la pénibilité du travail. Elle entretient une image négative du travail. La vraie réforme serait de réduire de plus en plus la pénibilité au sein même des entreprises, plutôt que d’inciter les individus à partir plus tôt à la retraite. Il faut inviter les séniors à prendre une retraite progressive avec des contrats de génération : une manière positive de bien vieillir, de changer l’image des séniors dans l’entreprise et de rendre le futur « désirable ».

Reconnecter l’esprit du Travail et celui du Bonheur
Comment ré-enchanter le travail ? Construire un monde commun dont la finalité est de cultiver l’être ensemble pour vivre mieux. Remettre l’humain au sein même de l’entreprise. Le chef d’entreprise doit incarner les perspectives de l’entreprise : rêver ensemble. L’homme doit réapprendre la valeur travail bien fait, celui où intervient l’esprit, l’intelligence, mais aussi la main de l’homme. L’intelligence conduit l’homme à créer et innover pour mieux maîtriser son environnement naturel. Notre société a besoin de se ressourcer et de ne plus se contenter de construire des temples de la consommation. L’obsession de la compétitivité a engendré un mouvement qui se préoccupe de la dimension spirituelle de l’entreprise. L’entreprise ne pourrait-elle pas être aussi un lieu de développement personnel pour ses collaborateurs ?

Apporter plus de flexibilité.
Le taux d’emploi est passé sous la barre des 50% ! L’idée n’est pas d’augmenter le temps de travail (car fait aujourd’hui partie des acquis sociaux) mais de donner du travail à tous.

Quelques mesures :

  • Choisir le lundi comme jour férié pour éviter les ponts à répétition
  • SMIC de retour à l’emploi : favoriser l’embauche d’un chômeur longue durée qui coûterait moins cher et permettrait à la personne de doucement se réinsérer dans le monde du travail. (base SMIC 700 € + RSA)
  • Favoriser les initiatives locales porteuses de projets formidables en créant un climat de confiance et en prenant des risques assumées. Il y a de nombreux exemples qui fonctionnent dans chaque région, dans chaque ville. Il faut développer ces initiatives.
  • Moderniser le dialogue social : en France, l’état décide pour les entreprises, sans tenir compte des spécificités et des territoires, ni des sociétés. Il faut restaurer la notion de contrat et de contractualisation au niveau local : laissons les salariés et les entrepreneurs organiser leur manière de travailler localement, sous la vigilance des représentants en développant les accords d’entreprise.
  • Une autre hiérarchie des lois, normes et règlements : pour laisser une plus grande place aux contrats et accords d’entreprise et raccourcir les délais d’application.
  • Des représentants des salariés à mandat à durée déterminée: même dans les entreprises de moins de 50 salariés avec un représentant nommé et formé par les syndicats ET par l’entreprise.
  • Simplifier le code du travail : le réduire à 200 pages contre 3 400 pages avec un contenu limité aux accords-cadres pour permettre aux entreprises de rédiger leurs propres règlementations dans le respect des salariés.
  • Accepter le droit rechargeable pour les populations en difficulté sociale notamment.
  • Mettre en place des mesures incitatives pour que les entreprises embauchent les jeunes et les demandeurs d’emploi longue durée.
  • Sécuriser le CDI pour l’employeur en fixant, précisément, les modalités financières de la rupture.
  • Inventer une nouvelle forme d’emplois avec un intermédiaire entre le salarié et l’entreprise et un salarié porté. Aller plus loin que le travail temporaire avec un contrat tripartite.
  • Libérer l’emploi atypique, tout en lui donnant un cadre règlementaire, élargir les cas de recours au travail temporaire : portage salarial, temps partagé, groupements d’employeurs, essaimage (on passe du salariat à la prestation de service ou la sous-traitance)…

 

Les économies futures seront fondées, non plus sur la production et la consommation, mais sur le respect, la solidarité, le bien-être. Et cette nouvelle économie va redonner su sens à la valeur Travail.

Une entreprise doit avoir une certaine vision du monde et la servir. Elle doit offrir à ses salariés une organisation nouvelle, les encourager dans leur rôle de décisionnaire, dans le partage des objectifs. « Il faut sacraliser l’entreprise et admettre qu’il est difficile de faire du social sans faire d’économique », en plaçant l’Homme à sa juste place. Il faut sortir du global pour aller au local, redonner du sens au contrat et à l’initiative locale, en ouvrant l’économie à la libre entreprise, à l’économie de marché, à la possibilité au plus grand nombre d’entreprendre, d’innover, d’investir.

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